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« Il paraît que Martin Margiela est là ! » C’est à ce genre de petites phrases que l’on sait que le moment est important, le créateur belge se tenant à l’écart du monde de la mode depuis 2008. Samedi 22 juin au soir, son compatriote Dries Van Noten a présenté son dernier défilé, dans un hangar de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), pendant la semaine des collections homme printemps-été 2025. En mars, le créateur flamand avait en effet annoncé son retrait des podiums, après trente-huit ans de carrière.
Plus de mille invités, contre six cents habituellement, sont venus l’applaudir une dernière fois. Parmi eux, les créateurs Kris Van Assche, Haider Ackermann, Véronique Nichanian, Pierpaolo Piccioli, Diane von Fürstenberg et l’amie de toujours, Ann Demeulemeester. C’est à ses côtés que Dries Van Noten s’est fait un nom, en intégrant le groupe des « Six d’Anvers », six diplômés de l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers qui, avec leur approche minimaliste et déstructurée du vêtement, ont contribué à définir la mode des années 1980 et 1990.
De nombreux employés de la marque, venus dans des bus spécialement affrétés de Belgique, ainsi que des anciens de la maison assistent à l’événement. « C’est très émouvant d’être là ! C’est comme une famille. Dries est très proche de ses équipes, très fidèle », confie un ancien attaché de presse du designer. Une émotion partagée dans l’assemblée.
Pour ce 129e défilé, un podium long de 74 mètres, entièrement couvert de feuilles d’aluminium – près de 70 000 –, accueille les mannequins. On retrouve ainsi le Belge Alain Gossuin, qui avait participé au premier défilé de Dries Van Noten, en 1991, ainsi que de nombreux visages familiers : Karen Elson, Kirsten Owen, Hannelore Knuts ou encore Stefano Tartini.
La collection n’est pas un best of, le créateur s’étant toujours attaché à regarder vers l’avenir. Mais on retrouve, ici et là, des éléments qui ont fait son succès, comme les filaments dorés qui s’échappent des vestes de costume ou les couleurs pastel des pantalons, qui semblent fanées par le soleil. Dries Van Noten s’est inspiré cette saison du travail de l’artiste belge contemporaine Edith Dekyndt, qui s’intéresse au temps qui passe et à son effet sur la transformation des matériaux.
La matière est au centre de cette collection exclusivement masculine, bien qu’elle soit présentée indifféremment sur des hommes ou des femmes. « L’idée était de travailler de nouveaux matériaux, avec du cachemire recyclé, du polyester recyclé transparent et toutes ces laines anglaises vraiment classiques », détaille le créateur en coulisses, à l’issue du défilé.
La suite ? « Une semaine de vacances dans ma maison en Italie », un court repos avant d’imaginer sa prochaine vie. Dries Van Noten restera conseiller auprès de la marque qui porte son nom et qu’il a vendue au groupe espagnol Puig. Son successeur devrait, quant à lui, être nommé dans les prochains mois.
Maud Gabrielson
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